Le babillard

Écriture, musique et édition indépendante

Le blog de Pierre Marchant

Résolution 2019

Parution mercredi 9 janvier 2019

C’est en préparant des commandes pour la saison de Noël que ça m’a sauté aux yeux : la pièce où je travaillais était jonchée de film plastique.

Dans l’édition, on pense très rapidement au papier, issu des forêts, on ne pense pas toujours aux emballages. Mais la preuve était là, par terre : chacun des 30 000 livres que nous avons la chance de vendre chaque année arrive de l’imprimerie sous un film plastique de protection, et repart vers les librairies dans un carton fermé avec un gros scotch de la même composition.

Le film d’emballage protège le livre contre l’humidité, et facilite l’inventaire et la manipulation des stocks. Il peut aussi permettre d’éviter de mettre les livres en cartons, opération manuelle qui prend du temps et donc coûte de l’argent.

Ces films d’emballage sont des plastiques très fins, trop fins pour être recyclés. Ceux qui sont récupérés en déchetteries sont brûlés, sans aucune valorisation. Le reste, et c’est une grande partie d’entre eux, part alimenter le « continent de plastique » grand comme trois fois la France qui flotte au milieu de l’océan pacifique – ou une autre île de déchets, en surface ou en profondeur.

Ces films plastiques ont une utilité, mais ne sont pas indispensables, sauf pour certains livres fragiles qui doivent être filmés à l’unité pour être présentés en librairie. J’ai décidé de m’en passer à chaque fois que ce sera possible, et à compter du 1er janvier 2019, les commandes passées aux imprimeurs qui travaillent pour le Verger Éditeur préciseront « pas de mise sous film ».

De la même manière, nous remplacerons nos scotchs d’emballage en PVC par des scotchs en papier.

Ces mesures rejoignent nos efforts déjà importants : depuis 5 ans, les livres du Verger Éditeur sont imprimés exclusivement en France, sur des papiers certifiés issus de forêts gérées durablement, par des partenaires engagés dans une bonne gestion de leurs effluents chimiques. Je ne connais aucun confrère qui fasse la même chose. Cette exigence augmente fortement nos coûts de production pour des livres que nous vendons à des tarifs très raisonnables.

J’espère que nous pourrons continuer longtemps à maintenir cette manière de faire.